19/03/2020

Dix jours - Brigitte Huppen


Durant l’été de 1978, Anya est allée rejoindre son père à Vancouver pour ensuite revenir, en camion avec lui. Ce voyage, loin de lui avoir permis de tisser des liens avec un homme colérique et imprévisible, l’a ébranlée. À la rentrée scolaire, rien ne va plus pour Anya. Son père a décidé de ne pas rester à Montréal, comme prévu, et sa meilleure amie la fuit. Appelée à rédiger son plus beau souvenir de l’été, Anya se remémore les évènements qui ont ponctué son périple de dix jours et découvre de manière fortuite une musique qui l’amène à se redéfinir et à s’affirmer : celle des Sex Pistols !



Éditeur: Bayard Canada
Genre: Récit
Parution: Février 2020








Avant de débuter son histoire, la narratrice prend quelques pages pour expliquer grosso modo les tendances des années 70. Même si je suis née à la fin des années 80, les références à Popeye le marin et Franfreluche m'ont ravie. De plus, avec les objets mentionnés tels que le tourne-disque et les diapositives ainsi que les pistes musicales évoquées, l'auteure propulse réellement le lecteur dans ces années. 

Ce dernier fait la connaissance d'Anya, douze ans, qui désire simplement oublier les précédentes journées vécues avec son père. C'est par obligation, pour un devoir de français, que Anya replonge dans le passé. C'est alors que nous découvrons ses raisons, absolument compréhensibles, de vouloir rayer ces moments de sa tête. Dix jours, c'est le temps du trajet qu'elle a entrepris avec son père, et plusieurs événements ont malheureusement assombri ce périple. Plusieurs d'entre eux sont reliés à certaines chansons en particulier desquelles Anya apprécie la sonorité ou le voyage qu'elles procurent. Des extraits de chansons de Jacques Brel, Nazareth, Léo Ferré et Gilles Vigneault, entre autres, sont retranscrits et intégrés à ses souvenirs. C'est un beau fil conducteur pour une mélomane comme Anya. Cependant, j'aurais préféré que les extraits soient mieux répartis, qu'il y en ait tout le long du récit plutôt qu'être concentrés dans la première moitié du livre.


Anya est en compagnie d'un père qui passe d'une émotion à l'autre et dont la colère menace d'éclater à chaque tournant. Ses regards et ses mots font augmenter la culpabilité de la jeune fille. À un certain moment, il dépasse même les bornes en ayant une réaction impensable vis-à-vis une fillette de son âge, envers un être humain tout simplement. Pendant les premières pages, le lecteur a affaire à une adolescente plutôt déprimée qui, en plus des tracas avec son père, veut absolument recoller une amitié brisée. Son parcours change sa façon de voir les choses et, à la fin, Anya développe une superbe aptitude à faire ressortir le beau du laid. La manière de clore ce livre est magnifique!


Merci à Bayard Canada
pour ce roman     






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