Le garçon au fond de la classe - Onjali Q. Rauf

Ahmed, 9 ans, est un nouvel élève de la classe du jeune narrateur, qui le trouve bizarre : il ne parle pas, ne sourit pas et n'aime pas les bonbons. Quand il apprend qu'Ahmed est un réfugié qui a fui la guerre dans son pays, il décide de l'aider et élabore un plan avec ses amis Michael, Tom et Josie. Premier roman.

Éditeur: Gallimard Jeunesse

Genre: Récit / Sentimental

Parution: Août 2019

En plus de passer un message puissant, le thème est d'actualité. Ce texte expose une réalité très présente de nos jours: les réfugiés. Il invite à l'ouverture d'esprit envers ces personnes qui se battent pour leur vie, mais aussi sur toutes les différences, peu importe qu'elles soient culinaires, vestimentaires, ou autres. Au fil du roman, les réactions des gens sont nombreuses: ils expriment leur opinion parfois doucement, parfois fortement, certains gestes sont bienveillants et d'autres plus violents. Ces comportements et le récit d'Ahmet, livré petit à petit, ne peuvent que déclencher une belle vague d'empathie chez le lecteur; ce qu'Ahmet a vécu est difficile, triste et déchirant. Les conséquences de sa fuite et de son périple sont innombrables. Heureusement pour lui, certains camarades de classe ont compris l'ampleur de son désespoir, de sa situation. 

" Papa disait au contraire que les mots font plus mal que les coups,

parce qu'un bleu ou une bosse finissent toujours par disparaître,

alors que les mots restent longtemps.

Et plus ils sont cruels, plus ils restent longtemps."

C'est la sensibilité d'Alexa, neuf ans, qui m'a le plus touchée. C'est d'ailleurs elle la narratrice et elle partage tout ce qui lui traverse l'esprit. Elle n'hésite pas une seconde à piger dans ses maigres économies pour acheter à son camarade syrien un petit cadeau qui pourrait lui rappeler sa terre natale. Alexa, Tom, Michael et Josie ont un cœur si grand, que même les jugements négatifs des adultes ne les atteignent pas. Ils ont un courage grandiose et une volonté hors du commun à semer le bien autour d'eux. Ce sont des enfants qui croient, avec une certaine naïveté, pouvoir s'adresser directement à la reine pour empêcher une décision d'une importance capitale. Usant de persévérance incroyable, ces mêmes enfants arriveront à se faire entendre. 

Le seul point négatif, et je ne peux pas fermer les yeux dessus, est la qualité de la langue française. La traduction est déplorable: il manque souvent des mots, des lettres ou des virgules. Et, c'est tellement frappant que ma fille de neuf ans m'en a fait elle-même la remarque. Outre ces fautes de français, Le garçon au fond de la classe est un livre touchant qui m'a émue aux larmes, parce que le monde est plus beau lorsque l'on tend la main à son voisin. 

Merci à Gallimard   

pour ce touchant récit