La terrible cousine Abeline, aussi riche qu’originale, convie amis et famille dans son domaine pour leur faire une étrange proposition. Elle leur propose un jeu où les participants devront se montrer drôles et machiavéliques.
Éditeur: Auto-édition
Publication: Novembre 2016
Genre: Récit / Comédie
Dès le début, on sent l'écriture particulière: humoristique avec une touche de sarcasme et d'autodérision. Dès les premières lignes, le ton est donné: je sais que le récit et l'extravagante tante Abeline me plairont. D'ailleurs, cette dernière est un drôle de personnage, et l'adjectif drôle est un euphémisme pour la qualifier. Malgré son petit côté hautain et arrogant, elle nous en fait voir de toutes les couleurs. Septuagénaire, mais toujours en grande forme, elle s'amuse à faire des mises en scène pour attirer le regard sur sa personne: elle recherche assurément l'attention. Mais gare à vous, c'est une véritable vipère, et ce, jusqu'au bout des ongles. Ce que j'ai trouvé le plus divertissant est la variété de personnages que l'auteur nous sert avec brio. Il a su les rendre crédibles et attribuer un caractère propre à chacun d'eux.
Abéline met à point un système qui récompensera les plus mesquins et diaboliques; ceux ayant plus d'un tour dans leur sac. Et c'est à son plus grand bonheur qu'elle poussera ses proches à sortir les crocs et à se mordre les uns et les autres. Âgés entre vingt et quatre-vingts ans, les participants seront tous machiavéliques à leur façon. Certains ne se priveront pas de faire des coups bas tandis que d'autres resteront plus bonaces laissant couler les choses comme elles viennent, mais tous sauront vous surprendre.
L'auteur utilise, évidemment, plusieurs expressions françaises tout de même faciles à comprendre pour un ou une québécoise, comme moi. De plus, il sème des comparaisons et des métaphores claires qui ont parfois le don de nous faire sourire. Le texte est aussi agrémenté de lapsus succulents, humoristiques à souhait. Par contre, je me sentais parfois un peu décrocher, pas de l'histoire, mais de la quête à l'héritage en tant que telle en me laissant emporter par les histoires personnelles des personnages. De ce fait, j'aurais aimé voir plus d'épreuves inventées par la chère Abeline.
Pour la fin, j'avais une petite idée sur l'identité du gagnant. Par contre, le chemin pour s'y rendre est, lui, totalement inattendu. L'auteur a écrit des scènes imprévisibles et m'a assurément surprise. C'est un bon scénario ayant de beaux retournements de situation. J'ai bien apprécié l'épreuve finale destinée à nous donner le sourire. Ce segment, d'une courte durée, apporte un côté rafraîchissant au récit, allégeant un peu les coups sordides, plus lugubres les uns que les autres. L'avarice et la bassesse de certains vous surprendront. Jusqu'où iront-ils pour cette montagne d'argent, mais aussi par pure vengeance?
Merci à Philippe Saimbert
pour cette lecture originale
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