Le 21 décembre dernier, David, mon ami d’enfance, s’est livré aux policiers pour le meurtre de sa femme. Son motif ? La violence conjugale dont il affirme avoir été victime depuis le début de leur union maudite. Le verdict de culpabilité – homicide volontaire – a été prononcé, et celui dont je me suis toujours senti responsable a pris le chemin du pénitencier.
Or, je sais de source sûre qu’il n’a pas abattu la tortionnaire qui lui empoisonnait l’existence.
Pourquoi David s’est-il attribué un crime qu’il n’a pas commis ? Se pourrait-il qu’il ait eu envie, pour une fois dans sa vie, de passer pour un de ces indomptables mâles alpha qui font payer tout affront à leur virilité ? Voilà qui clouerait le bec à ceux qui, de la cour d’école au lit conjugal, ont fait de lui leur souffre-douleur…
Maintenant, je n’ai qu’une obsession : celle de l’innocenter malgré lui. Armé de notre passion commune – le jeu de Monopoly qui nous a vus grandir –, je visite mon ami chaque semaine, dans l’espoir de le pousser à admettre la vérité.
Si seulement je pouvais lui dénicher une carte de sortie de prison sans frais…
Éditeur: De Mortagne
Genre: Thriller psychologique
Parution: Août 2021
Le livre débute sur l'annonce du meurtre et, du même coup, de l'identité du coupable. Dès lors, le narrateur change complètement de sujet et nous raconte l'enfance de son meilleur ami, David, ainsi que leur rencontre et l'évolution de leur amitié. Il alterne avec brio entre le présent et ses souvenirs et il laisse planer le mystère sur l'élément déclencheur de l'assassinat jusqu'aux dernières pages. Par les discussions et les débats entre Sébastien, le narrateur, et sa femme Béatrice, l'auteur provoque de belles réflexions envers la situation et nos valeurs. Chacun exprime un point de vue qu'il vaut la peine de considérer et qui fait pencher la balance tantôt vers l'un, tantôt vers l'autre.
L'intimidation scolaire est d'abord au cœur de l'histoire, et le vent continue de souffler dans la même direction avec la relation amoureuse et houleuse de David et sa conjointe. C'est ce second thème qui différencie ce livre des autres, qui apporte un point de vue auquel nous ne sommes pas habitués de faire face: la violence conjugale alors que c'est l'homme qui subit les sévices de sa femme. Dans ce roman, il est question des répercussions négatives que peuvent avoir les mots froids, mesquins et dénigrants sur le mental.
Définitivement, c'est une histoire poignante grâce à l'amitié remplie d'amour entre David et Sébastien et au soutien qu'ils s'apportent l'un et l'autre alors que l'un d'entre eux touche le fond. Cependant, je crois que cela aurait été mieux que l'identité du criminel demeure secrète jusqu'à une certaine scène présente vers la fin du bouquin qui aurait créé une chute surprenante. C'est un roman qui sème, tour à tour, de la rage, de la peine et de l'empathie envers ce que subit David, autant à l'école primaire qu'à son domicile en tant qu'adulte. Un récit qui fait réfléchir sur le poids des mots qui attaquent directement le physique et l'intelligence des gens ainsi qu'à la situation dans laquelle sont plongées les victimes, et aux conséquences chez le principal intéressé et chez tous ceux qui l'entourent également.
Merci aux Éditions de Mortagne
pour cette histoire
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