Entrevue #1

Il y a quelques semaines, moi et Do, du blogue Le roux qui lit, avons eu l'initiative de faire un nouvel événement : celui du prix plume. Le but ? Faire connaître nos auteurs québécois. Après un certain temps de vote, celui en ayant le plus récoltés se retrouvait élu. Voici notre première gagnante, celle pour l'année 2015. Nous avons eu l'idée de faire une entrevue avec Élodie, et elle a accepté avec plaisir de répondre à nos questions !! Voici donc notre entrevue en 10 questions. J'espère que vous aurez autant de plaisir que moi à lire ses réponses :)

Comment a commencé l’aventure de l’écriture pour toi ?

En même temps très tôt et en même temps, très tard, :)  je m’explique :

J’ai toujours écrit, des poèmes, des textes, des chansons, je pense que tu vas avoir du mal à me croire, c’est assez étonnant mais je n’ai jamais pensé aux livres. J’avais des histoires dans ma tête mais je ne savais pas sur quel support les raconter… Comme je faisais une école de cinéma, j’ai commencé par le scénario et le déclic de l’écriture est venu là.

Je devais avoir 19 ans et je voulais raconter une histoire de fantômes que je connais depuis l’enfance, c’était un travail d’école simplement, j’ai commencé à écrire cette histoire avec des personnages, des lieux, une aventure… et depuis, je n’ai plus arrêté. 

Contrairement à beaucoup d’écrivains, je suis quelqu’un de très extravertie, toujours pleine d’énergie et j’aime être entourée. Je n’aurai jamais pensé que le fait de rester seule devant mon écran d’ordinateur puisse me convenir et pourtant j’adore ça! Je canalise l’énergie sur mon histoire, et les idées, comme dans mes livres… bouillonnent. 

Est-ce que certains traits de tes personnages sont inspirés de gens de ton entourage ?

Oui, absolument. Argane c’est ma fille aînée Léa-Rose, c’est quelqu’un de réfléchi et de posé, elle fait plus que son âge et en même temps elle a beaucoup de caractère. Briz, c’est un mixte entre plusieurs personnes de ma vie. Il possède différentes facettes de gens que j’aime. Pour Anaël c’est un peu différent car c’est le personnage qui est pour moi le plus complexe, héros, antihéros, il est là et en même temps on ne sait pas ce qu’il pense, je l’aime beaucoup car il a des principes et n’en déroge pas mais c’est un personnage fictif. Pour Kenric c’est un peu différent également, au départ, je me suis inspirée du caractère très vif et fonceur de mon père. Et puis, en fonction des aventures qu’il a dues vivre, il s’est forgé sa propre personnalité, pour tout t’avouer, je dirai que c’est un peu ce à quoi j’aimerais ressembler.  Je suis moins impulsive que lui.

Comment te sens-tu à la veille d’une sortie d’un de tes livre ?

En fait, je me sens bien, le travail est fait, il va être sur les étagères et il y a quelque chose d’assez définitif quand il est dans la librairie. J’ai hâte de le découvrir et je le regarde comme si je n’étais pas l’auteure, c’est très bizarre comme sensation, je veux dire, tu sais que t’y a passé des mois mais il ne t’appartient plus, l’histoire voyage et tu espères toujours le plus loin possible. C’est un beau moment quand tu le découvres sur les étagères.


Par contre, le plus dur pour moi c’est quand le roman part chez l’imprimeur comme maintenant pour mon thriller: « Les yeux du vide »! Je me dis : oh mon dieu et si j’ai oublié quelque chose, si mes lecteurs n’aiment pas, si…. Je suis de nature très stressée et j’ai de la chance d’être bien épaulée par mon mari, ma famille et par l’équipe des éditions ADA. Tout le monde me rassure. Mais c’est vrai que pour moi c’est ce moment-là le plus difficile.

Quels sont tes romans préférés ? Ceux que tu pourrais lire et relire ?

Je suis une fan inconditionnelle de Marcel Pagnol, que je pourrais lire, relire, re-relire. Petit secret que je n’ai jamais dévoilé : dans le Tome1 « L’héritier de Merlin » la dernière phrase est construite de la même façon que la dernière phrase du chef d’œuvre « Le château de ma mère ». 

Quels auteurs t’inspirent ?

Je suis assez classique dans mes choix, donc Marcel Pagnol, Victor Hugo, Maupassant, Boris Vian… et j’aime aussi les livres à suspens Harlan Coben, Mary Higgins Clark…

Plusieurs auteurs s’inspirent ou écoutent de la musique lors de l’écriture. Est-ce ton cas ? 

Oui, la musique tout le temps, ça me donne un tempo pour le texte. Je pense à l’histoire et je choisis la musique en fonction… En réalité, le plus souvent, c’est mon mari qui choisit la chanson en fonction de ce que je lui explique de l’histoire, il ne se trompe quasiment jamais. 

Alors, pour la série « Le secret des druides » c’est clairement MUSE à fond et notamment « Résistance », d’ailleurs j’en parle dans le livre.

Pour mon chick lit jeunesse j’écoute du Séléna Gomez et du Taylor Swift.

Pour mon chick lit adulte c’est Mano Négra à fond aussi :)


Pour les Yeux du vide je n’ai écouté aucune musique, j’avais besoin de silence pour entendre les ombres. :)

As-tu un endroit fétiche pour écriture ?

J’écris dans mon salon, dans le train, dans la voiture… Pas de problème pour le lieu, ce n’est pas ce qui est important pour moi. Le plus important c’est un bon café (ou plusieurs) et ensuite un verre de sirop de menthe, mes idées se faufilent plus vite dans ma tête avec ces deux breuvages (comme vous dites au Québec) 

Est-ce que tu regardes beaucoup la critique ? Comment te sens-tu par rapport à ça ?

J’ai eu beaucoup de chance de commencer par le scénario car c’est un outil de travail avant d’être une œuvre (le film) et quand on écrit des scénarios, les techniciens, les comédiens, la production décortiquent ton œuvre, genre : pourquoi à cette séquence t’as voulu dire ça? Pourquoi elle porte un châle jaune alors que deux plans plus loin, il est gris? Pourquoi tu as fait dire ça à mon personnage alors que cela ne lui ressemble pas… 

Bref, grâce à cette expérience, J’ai énormément appris, j’ai beaucoup de recul vis à vis des critiques, du coup, elles ne me touchent pas personnellement car je sais que c’est de mon texte qu’il s’agit et non de moi. 


Par contre, je lis toutes mes critiques dans le seul et unique but de m’améliorer, je sais que l’on ne peut pas plaire à tout le monde mais j’essaie de plaire au plus grand nombre. Comme tout auteur qui se respecte, j’aime que l’on aime mes récits, ce serait hypocrite de vous dire que je les écris pour moi, non! j’écris des histoires pour vous, pour qu’elles vous enchantent, qu’elles vous fassent vibrer, rire, pleurer, c’est pour cela que je suis écrivain. Et finalement je me rends compte que la pire de mes critiques c’est souvent moi-même. 

Quel chemin as-tu parcouru depuis l’écriture de ton premier roman ?

Physiquement, j’ai quand même traversé un océan (pas à la nage :) ) mais c’est pas rien.

Mentalement, j’ai envie de t’avouer que j’ai pas fait beaucoup de chemin car j’ai envie de rester celle qui un jour (comme les autres) a ouvert son ordinateur, qui ne connaissait rien au monde de l’édition mais qui c’est dit : « Après tout, qui ne tente rien, n’a rien ». Je voudrais rester celle qui a commencé à écrire « l’Héritier de Merlin » le premier livre d’une grande et formidable aventure :)

Je veux rester cette fille-là, insouciante car y a rien de plus cool que de lire un auteur qui ne sait pas où son histoire va le mener mais qui annonce dès le départ, « faites-moi confiance on verra bien… ce qui est sûr, c’est qu’on va s’éclater ». Car franchement, oui, je m’éclate depuis ce jour-là. J’ouvre mon ordinateur, je rencontre mes héros, leurs potes, leurs ennemis et je m’amuse simplement. 


Concernant l’écriture à proprement parler et la construction, je pense avoir fait du chemin j’ai enfin compris ce qu’est un objectif à atteindre pour le héros. J’ai approfondi les techniques de construction d’histoires, je perds moins de temps à écrire, mais je veux rester naturelle et garder mon style car c’est ce qui fait ma force. Je veux rester la même auteure peu importe où conduisent mes histoires. Je veux qu’elles soient vraies. 

Pour terminer, quels projets te font vibrer en ce moment (dans toutes les sphères de ta vie) ? 

Ce qui me fait vibrer depuis 12 ans et qui a recommencé il y a bientôt 6 ans c’est d’être maman de deux petites filles carrément géniales et qui font ma plus grande fierté, c’est le premier rôle de ma vie avec celui d’épouse, de fille et celui de sœur me va bien aussi. 

Boire un bon verre de vin avec mes amies et mes cousines, (je suis pas contre une bière non plus) et de jaser un peu ça me fait du bien. 

Sinon, mes livres, mes livres et encore mes livres.

J’ai la tête pleine de projets à très long terme mais qui me font vibrer au quotidien 

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Je profite du moment pour vous présenter ses romans, tous édités chez AdA. Jusqu'à maintenant, Élodie a écrit une série et un tome unique : 

. L'héritier de Merlin 

Pour l'instant, j'ai lu les deux premiers tomes, et je dois dire que je suis tombée sous le charme. Élodie a une écriture singulière de laquelle découle un texte unique. Partez à l'aventure avec ses personnages, vous ne le regretterez pas.
Vous pouvez revoir mes chroniques :
Tome 1 : X
Tome 2 : X 

. Les yeux du vide

Ce livre sortira fin septembre, début octobre.