24/06/2016

Pour que tienne la terre - Dominique Demers


Pour le Dr Beattie, médecin psychiatre, c’est l’occasion d’un pèlerinage dans une campagne qu’il a connue enfant. Thomas, lui, n’a pas le choix : on ne voulait plus du vieux fou des baleines du côté des Escoumins, où il dérangeait trop les chasseurs de marsouins. Mais Gabrielle, pourquoi est-elle revenue après 15 ans d’exil dans la grande ville ? Elle-même ne le sait plus trop au moment de descendre du bateau à vapeur…

Rongée par son passé, incapable de faire face à l’avenir, la jeune femme dépose sa valise à l’Hôtel Tadoussac, lieu somptueux où s’ébattent chaque été de riches touristes anglais. Au hasard d’une promenade sur la grève, elle qui ne cherchait plus rien trouvera enfin un sens, une raison de continuer.

Et s’il était possible de laisser reposer notre douleur au fond des océans, de la confier aux baleines, pour mieux vivre parmi les hommes ?

Éditeur: Québec Amérique
Parution: Janvier 2014
Genre: Récit / Drame







J'ai bercé mon adolescence avec les personnages de Marie-Lune et de Mlle Charlotte et je berce maintenant les rêves de mes enfants avec l'attachant Zloukch. L'an passé, j'ai lu la merveilleuse adaptation de la belle et la bête: Là où commence la mer. Avec les belles éloges que j'ai entendues sur Pour que tienne la terre, je me devais de le lire à mon tour. 

C'est l'histoire de Gabrielle, 30 ans, qui revient dans son patelin d'enfance après treize années d'absence pour y faire un pèlerinage. L'auteure nous partage la beauté légendaire de ce coin de pays. Elle nous décrit de façon poétique les décors ainsi que tout ce que recèle Tadoussac et sa baie. On a l'impression d'y être. On a envie d'y être et d'entendre nous aussi les chants mélodieux des baleines. 

La narration du texte est séparée en trois personnages. Il y a Gabrielle dont la douleur nous vrille le cœur, Thomas le fou des baleines, et Harold le médecin. L'auteure a su faire une belle distinction dans le texte d'un personnage à l'autre jouant sur la syntaxe, les expressions et leur façon de raconter leur histoire. Gabrielle est celle qui est venue le plus me tordre les tripes. Elle traîne une blessure à l'âme, qui nous est au départ inconnue, mais on voit bien en elle son mal de vivre, cette douleur encore vive. De son côté, Thomas nous évoque lui aussi son passé. Il nous parle de la guerre de façon consciente, réelle et touchante. Son passé est lourd et ses paroles empreintes de sagesse. 

Dès les premiers instants ou Gabrielle revient, les gens lui offrent un accueil chaleureux et invitant. Monsieur Chiasson, un de mes personnage préféré, m'a charmé par sa bonté, sa façon d'apostropher Gabrielle et tout simplement sa manière de s'exprimer. J'entendais sa voix dans ma tête, et je l'ai aimé dès les premiers mots qu'il a prononcés. 

Une rencontre accidentelle, pas des plus agréable, viendra changer la vie de chacun. C'est l'histoire d'une rencontre entre deux âmes blessées et en peine; chacun apprendra à écouter la parcelle d'histoire de l'autre et ainsi ils réussiront, à tour de rôle, de s'attendrir le cœur, en plus du nôtre. Est-ce un tour du destin? Une coïncidence? Un ou l'autre, peu importe, puisque cette histoire est plus que touchante.

Nous apprendrons à prendre le temps d'écouter les autres. Que derrière l'apparence et l'attitude de chaque personne se cache une partie de notre passé. Qu'avant de juger quelqu'un de par sa couverture, il faut prendre le temps de connaître son histoire puisqu'on ne connaît pas le chemin par lequel il est passé. 

De par leur récit, les personnages nous livrent leur âme et nous, sans aucun doute, on leur abandonne notre cœur.  Chacun des personnages aura su prendre une petite place dans le mien. C'est beau, touchant, émouvant, triste et bouleversant. Parce que derrière chaque personne il y a une histoire et qu'il suffit de tendre l'oreille et d'ouvrir notre cœur. 


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