Le voleur de coeur - Rawia Arroum

Dans un monde où musique et magie ne font qu’un,
Dylan est né privé des deux,
Un véritable handicap qu’il cherche à cacher
Et ce n’est pas son seul secret
Deux cœurs battent dans sa poitrine
Mais l’un n’est pas le sien…

Editeur : Michel Lafon 

Genre : Fantastique / Guerre

Publication : Avril 2016

Ce livre m'intéressait depuis sa sortie et il me tardait de le lire. C'est lors d'une lecture commune que moi et Do, du blogue Le roux qui lit, avons décidé de l'entamer. L'introduction m'a donné du fil à retordre, tellement que j'ai eu envie de décrocher en la lisant. J'ai eu de la difficulté à faire prendre forme les écrits dans ma tête, à y croire. Ce monde inhabituel m'a totalement sortie de mon confort. C'est vraiment différent! Mais cette différence fait aussi la force du roman ; c'est vraiment original. L'auteure nous amène dans un monde inexploré et totalement imagé. Il faut avoir l'esprit ouvert au fantastique et totalement fermer les yeux sur notre côté rationnel.

Dans ce monde, la musique prime sur l'amour ; romance est synonyme de faiblesse. Mais Dylan, qui a reçu une greffe du cœur, voit tout ça différemment et est d’ailleurs en amour par-dessus la tête avec Kana qu'il connaît depuis dix ans. Ensemble, ils aiment braver l'interdit. Leur monde s'appelle Symphonie, et Melody est la rivière qui baptise et donne une mélo-âme aux nouveau-nés. Les Symphoniens, plus particulièrement Dylan, jouent des partitions de groupes connus me faisant revivre un pan de mon adolescence : Offsprings, My Chemical Romance, Evanescence et autres sont présent tout au long de la lecture. 

Entre les clans du Sud et les clans du Nord c'est la guerre. Les habitants ont malheureusement transformé quelque chose de beau, en occurrence la musique, en arme au détriment des autres, pour en faire un monde laid. Ils sont en fait des musiciens-soldats et les conséquences sont désastreuses. 

Dylan, malgré sa personnalité rebelle envers les autorités, a une très belle façon de penser, de voir les choses. Contrairement aux habitants de son clan, il est pacifique et prône la paix. Je me suis attachée à ce jeune, unique en son genre. Il sent peser sur lui une honte liée à sa différence et cela m'a réellement alourdi le cœur. Il acceptera de faire part à une mission, mais son père a un tout autre projet pour lui. Que faire quand tout ton monde s'écroule et que tu n'as plus aucune certitude sur quoi te rabattre? Dylan aura su me surprendre!

C'est un récit qui sort de l'ordinaire, d'une originalité hors pair, que l'auteure a bien su construire. Il fallait y penser pour y créer des instruments vivants, avec des veines, un cœur et des poumons. La plume de l'auteure transcrit des mots avec un certain côté lyrique. Par contre, l'intrigue un peu floue m'a un peu perdue. Le récit nous embrume, et j'ai détesté ça au point de rager. De plus, je suis loin d'aimer les fins ouvertes, alors pour moi cette dernière me laisse sur un drôle de ressenti. J'ai traversé le roman avec plein de questionnements et je le termine sur la même note. Je ressors donc de cette lecture bien mitigée. 

"Je jette un œil discret aux carcasses qui nous font face,

dépouillées du moindre bout de chair, du moindre cheveu.
Ils sont tous identiques,

et c'est là que je me dis que l'homme est con comme un ver :

dans cette marée d'os, je ne distingue pas de Noirs.

Pas de peaux basanées. Je ne distingue pas de gros.

Pas de riche, de pauvre, de beau, ni de laid.

Je ne distingue pas de citoyents du Nord ou du Sud.

Simplement l'image de ce qui nous attend tous."

Lecture commune avec

Le roux qui lit